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Allégation de négligence médicale : des Sud-Africains accusent leur gynécologue après la perte de leur bébé 

Un couple de Sud-Africains, résidant et travaillant à Maurice depuis 2022, traverse un drame après la perte de leur bébé, décédé quelques jours après sa naissance en septembre 2024 dans une clinique des Plaines-Wilhems. Ils portent des accusations de négligence médicale à l’encontre de leur gynécologue, soulignant que la malformation cardiaque congénitale de leur enfant n’a pas été détectée à temps, empêchant des soins appropriés.

Depuis septembre dernier, le couple Moodley porte une lourde tristesse. Son bébé, victime d’une malformation cardiaque congénitale, n’a pas survécu. Une tragédie qui, aux yeux de ces Sud-Africains, aurait très bien pu être évitée. L’absence de détection précoce de la pathologie leur a volé la possibilité de se rendre en Afrique du Sud pour des soins urgents, qui auraient, selon eux, donné une chance de survie à leur enfant.

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Le 2 septembre 2024, leur fils est né prématurément dans une clinique des Plaines-Wilhems. L’accouchement précoce avait été recommandé par la gynécologue quelques jours après un diagnostic inquiétant de placenta fortement calcifié et des résultats Doppler préoccupants. 

La naissance, par césarienne, a été suivie d’une découverte tragique : le bébé souffrait d’un syndrome de détresse respiratoire et d’une maladie cardiaque congénitale. « On nous a d’abord parlé du syndrome du cœur gauche hypoplasique (HLHS), dont le pronostic est très défavorable », raconte le père, la voix marquée par l’émotion. La joie de l’accouchement a été rapidement engloutie par ce verdict accablant. 

Durant leur séjour dans cette clinique, une néonatologiste a abordé la situation avec une froideur inattendue, demandant aux parents si leur bébé devait être réanimé en cas d’arrêt cardiaque. « Nous avons été horrifiés. Ma femme, encore sous le choc de l’accouchement, a dû répondre à une question qui est non seulement insensible mais qui va aussi à l’encontre du serment d’Hippocrate », souligne le père. 

Aucune investigation supplémentaire 

Les souvenirs des événements qui ont précédé la tragédie refont peu à peu surface. Le couple exprime ses préoccupations sur la gestion des consultations prénatales. Malgré des suivis réguliers dès la 18e semaine de grossesse, la malformation cardiaque de leur enfant n’a pas été détectée. Pourtant, à la 24e semaine, un retard de croissance intra-utérin avait été diagnostiqué. Mais aucune investigation supplémentaire n’a été envisagée. 

« Pourquoi ne pas avoir poussé les investigations plus loin ? Un simple scanner aurait pu détecter le problème cardiaque et nous aurions pu planifier un accouchement en Afrique du Sud », déplore le père. Selon eux, cette défaillance a empêché leur fils de recevoir un traitement chirurgical à temps, alors qu’il aurait pu survivre. « Nous aurions pu avoir notre petit garçon vivant aujourd’hui », déplore-t-il. 

Le père reproche également à la gynécologue de ne pas avoir pris au sérieux les douleurs aiguës et lancinantes que son épouse ressentait dans la partie supérieure gauche de l’abdomen. Malgré les multiples messages qu’il lui a envoyés pour signaler ces douleurs, le couple a eu pour réponse qu’il s’agissait simplement de coups de pied donnés par le bébé. Le médecin aurait recommandé du repos et la prise de paracétamol.

Absence de vigilance 

« Ma femme n’en était pas à sa première grossesse. Elle savait que ces douleurs n’étaient pas normales », souligne-t-il. Cette absence de vigilance aurait, selon le couple, aggravé la situation et précipité la perte de son enfant.

Après l’accouchement, leur gynécologue a suggéré un transfert immédiat du bébé à l’unité des soins intensifs néonataux de l’hôpital Victoria à Candos. Cependant, aucun véhicule adapté n’était disponible, retardant ainsi le transfert et augmentant les frais de séjour à Rs 167 000. « Dans cet instant de souffrance, on nous a forcés à payer cette somme immédiatement. C’était une menace à un moment où nous étions déjà anéantis », raconte le père, en pleurant. Il raconte qu’il a dû emprunter de l’argent à sa famille pour pouvoir régler la facture. 

Le bébé a finalement été transféré à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo le 4 septembre, avant d’être orienté vers le SSR Cardiac Centre, où un scanner a révélé des anomalies cardiaques graves, dont un ventricule droit à double sortie. Une intervention était possible, mais elle était impossible à réaliser à Maurice. 

Non éligible à l’aide de l’État 

Le couple a aussi appris à son grand désarroi que bien qu’une aide ne soit disponible en Inde, ils n’étaient pas éligibles vu qu’ils sont des étrangers vivant à Maurice. Dans un ultime effort, ils ont trouvé un hôpital pour enfants de la Croix-Rouge au Cap prêt à accueillir leur fils une fois son état stabilisé. Mais le bébé est décédé le 13 septembre 2024 à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. 

Aujourd’hui, le couple Moodley est convaincu que son bébé aurait pu être sauvé. « La négligence de la gynécologue a été fatale. Elle a fait preuve d’incompétence. Si des investigations approfondies avaient été menées et si les établissements de santé, tant privés que publics, étaient mieux équipés, notre fils aurait eu une chance de survie », insiste le père. 

Plus qu’une douleur personnelle, il appelle les autorités à prendre des mesures pour éviter que d’autres parents ne vivent le même cauchemar. Le couple demande au Medical Council d’examiner cette affaire pour confirmer la négligence médicale. Il demande aussi au gouvernement mauricien d’instaurer un programme national de détection précoce des malformations cardiaques congénitales et de créer des centres de chirurgie cardiaque pédiatrique dans les hôpitaux publics. « Il faut agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard pour d’autres enfants », conclut-il.

La clinique concernée se dissocie de la spécialiste 

« Le médecin traitant mentionné dans cette affaire exerce en tant que professionnel libéral, de manière totalement indépendante de la clinique », a affirmé le Group Head Corporate and International Relations de la clinique. Il a précisé que la gynécologue avait, de plus, été choisie directement par le couple. 

Il a aussi indiqué que la clinique décline catégoriquement toute responsabilité dans cette affaire. « Nos locaux et équipements médicaux, mis à disposition des patients et des professionnels de santé, sont conformes aux normes internationales en vigueur et sont pleinement opérationnels », a-t-il ajouté.

Il a fait ressortir que le secret médical, principe fondamental que la clinique respecte de manière absolue, interdit toute divulgation d’informations relatives à l’état de santé ou aux traitements prescrits sans le consentement exprès des parties concernées.

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