C’est dans les locaux de Radio Plus que C. M. 79 ans, s’était réfugié le 4 janvier après s’être échappé de la maison de retraite où il était, selon lui, retenu contre son gré. Il se disait victime de maltraitance de la part des siens. Il a fallu l’intervention de la Brigade pour la protection de la famille et de l’Elderly Unit du ministère de la Sécurité sociale. Il est désormais en sécurité.
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C’est un vieil homme tremblotant qui a franchi les portes de la rédaction d’Explik ou Ka le mercredi 4 janvier 2023. Alors que pour la plupart des gens l’heure était toujours aux festivités, lui était dans la rue depuis le 31 janvier. Il s’était enfui de la maison de retraite dans laquelle il avait été placé par sa fille. Ce sont des proches qui l’ont retrouvé non loin de chez eux. Ils lui ont apporté de l’aide.
Sain d’esprit, C. M. raconte en détail comment il s’y est pris pour se sauver et les raisons qui l’ont poussé à se sauver de cet établissement pour la seconde fois. « Mo ti res Paillote mwa. Mo ti bien laba. Mo ti tousel ek mo ti pe fer mo bann zafer par mo mem. Me enn zour monn al res lopital ek mo tifi inn vinn sers mwa. Linn dir li pou amenn mwa kot li. Monn krwar li. Me apre linn met mwa dan enn kouvan. Pa bon pou res laba. Mo pa kontan mwa. Mo ti kontan mo lakaz », dit-il.
Selon lui, sa fille lui a fait signer des documents, mais à aucun moment il n’avait compris que c’était pour vendre sa maison. Lorsqu’il s’est sauvé de la maison de retraite la première fois, il a rapidement été retrouvé par la police. Sa fille est venue le récupérer. « Encore une fois, elle a dit qu’elle m’emmènerait chez elle, mais elle a décidé de me placer dans une maison de retraite. ‘Zot inn atas mwa pandan inpe letan pou mo pa sove’. »
Des proches de C. M. avancent qu’ils ont eu toutes les peines du monde à prendre de ses nouvelles. Quand ils essayaient de le faire, sa fille disait qu’il souffrait désormais de la maladie d’Alzheimer et ne qu’il ne reconnaissait plus personne.
« C’est un membre du personnel de l’hôpital qui nous a finalement dit qu’il était dans une maison de retraite. Quand nous avons appelé sur place pour avoir des renseignements, ils nous ont répondu que sa fille avait donné des instructions strictes pour ne communiquer aucune information à son sujet à une tierce personne. Nous n’avons pas eu l’autorisation de lui rendre visite », explique l’un d’eux.
Entre-temps, ils disent avoir aperçu une personne qui nettoyait le terrain de C. M. « Kan nou finn demann li ki li pe fer, linn dir ki li finn aste sa later la. » Ils s’interrogent sur les transactions qui ont été faites pour l’autoriser à occuper ce terrain. C’est finalement au début de janvier qu’ils ont revu C. M. « Il était venu dormir sur le terrain qui était le sien. ‘Linn eksplik nou ki linn sove ek linn revinn la’. »
Eux aussi se sont par la suite tournés vers Radio Plus pour demander de l’aide pour lui. « Li enn vie dimounn. Nou pa ti kapav kit li koumsa. » De son côté, C. M. avait très peur qu’on fasse appel une nouvelle fois à sa fille.
L’Elderly Unit du ministère de la Sécurité sociale et la Brigade pour la protection de la famille en ont été informées. Leur réaction était remplie d’humanité. Bien qu’étant en congé, M. Bonomally, commissaire de l’Elderly Unit, a proposé de faire la coordination avec les responsables concernés. L’inspecteur Amassay de la Brigade pour la protection de la famille est resté jusqu’à fort tard au téléphone avec la rédaction d’Explik ou Ka et la famille pour soutenir le septuagénaire.
Les policiers de cette unité se sont même déplacés dans les locaux de Radio Plus pour s’enquérir de son état de santé. Ils l’ont par la suite conduit à leur bureau pour enregistrer sa plainte. C. M. a été conduit à l’hôpital où il a été admis pour y subir des examens médicaux.
Il a par la suite été placé dans une autre maison de retraite dans la région de Plaines-Wilhems. Il s’y sent bien, mais il voudrait récupérer son bien. Une autre bataille commencera donc pour lui bientôt. En attendant, il tient à remercier les autorités pour leur proactivité et pour l’aide qu’elles lui ont apportée.
Explik ou Ka a contacté la fille du septuagénaire pour obtenir sa version des faits. Mais elle a refusé de s’entretenir avec nous. Du côté de la maison de retraite, un préposé dément que C. M. a été victime d’actes de maltraitance au sein de l’institution. Ils disent faire confiance aux autorités qui mènent l’enquête et espèrent que le retraité se sent mieux désormais.
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