Aïsha Allam retrouvée morte : ses proches insatisfaits des conclusions de l’enquête

La famille Allam de Vallée-Pitot réclame justice pour Aïsha. Cette femme battue a été retrouvée morte chez elle, à la rue Canal Bathurst, Plaine-Verte, dans la soirée du mardi 21 juin. Aïsha Bibi Ooduruth, née Allam, 33 ans, mère d’une fillette de 10 ans, vivait avec un homme de 42 ans, un certain Bashir. Bien que le rapport d’autopsie attribue la mort de la jeune femme à un œdème cérébral, ses proches estiment qu’il y a des zones d’ombre entourant sa mort et demandent à la police d’approfondir son enquête. Rooksana Allam, 57 ans, la mère de la victime, nous déclare que les proches d’Aïsha envisagent de déposer des photos d’elle dans la semaine à venir à la Family Support Unit du ministère de l’égalité des genres, avec copies à la ministre Aurore Perraud, pour démontrer qu’elle était victime de violence conjugale. Elle bénéficiait, semble-t-il, d’un Protection Order jusqu’au 14 août 2016, contre le dénommé Bashir. « Elle était venue à la maison le 9 juin. Li ti gagn boukou bate. Mo garson Yasseen finn tir bann foto kouma li finn martirize par so misye. Li ti ena disan kaye partou, so figir ti defigire. Li dir mwa : “Mama, li bat mwa avek kourwa motosiklet, li tingn sigaret lor mo lestoma.” Enn vre martir mo tifi ti pe pase dan so lame », raconte Rooksana. Si la police a écarté toute hypothèse de foul play, elle a fait des prélèvements sur la victime. Ceux-ci ont été envoyés au laboratoire médico-légal pour un examen approfondi. Issue d’une famille de sept enfants, Aïsha a étudié au London College jusqu’en Form V et a travaillé comme secrétaire dans un cabinet d’avocats. Elle s’est mariée à 21 ans, puis a quitté son époux, dont elle porte toujours le nom, pour s’installer chez Bashir après un mariage religieux. Durant ses 13 années de vie commune avec Bashir, dit sa famille, elle a été victime de violence domestique. En 2010, Aïsha a passé 22 jours dans le coma après avoir été agressée chez elle. Par la suite, elle retournait chez sa mère à chaque fois qu’elle était battue. Le 9 juin 2016, elle a été admise à l’hôpital, où la police était venue enregistrer sa plainte. C’est le mardi 21 juin que sa mère l’a vue vivante pour la dernière fois. « Li ti paret bien. Linn kit lakaz gramatin ek li pann dir mwa ki li pe al avek Bashir. Linn servi pretex li pou al kit so zanfan lekol… », raconte Rooksana. Sur le même sujet : [Vidéo] Retrouvée morte à son domicile : Aisha ou l’histoire d’une femme martyre