Derrière la vaste étendue de cocotiers et de badamiers se nichent des habitations qui résistent tant bien que mal à l’usure du temps. Souvent à 10 voire 15 dans une maison, ces familles ne veulent plus continuer à vivre dans ces conditions qu’ont connues des générations et des générations. Leur quotidien est ponctué de difficultés, mais elles font preuve d’une résilience remarquable. Comment y arrivent-elles ? Elles le doivent sans doute à l’espoir qui les anime devant ces énièmes promesses faites…
« J’ai tenu ma promesse faite en 2015. » Propos tenus par Narendra Modi, par visioconférence, lors de la cérémonie d’inauguration de la piste d’atterrissage le jeudi 29 février 2024. Promesse de permettre à l’archipel d’être doté d’infrastructures modernes garantissant la sécurité des habitants.
« Wi nou finn gagn lapist ek la zete. Me seki bann zenn kouma mwa bizin se travay ek lakaz. Kouma an 2024 ena fami pe viv a 15 dan enn ti lakaz. Kot nou lintimite ? », se demande Fernando, un jeune père de famille.
Les Mauriciens affectés sur l’île, c’est-à-dire médecins, Nursing Officers et enseignants par exemple, sont parfois mieux lotis dans leurs maisons en dur. Les habitants, eux, logent souvent dans des cases en tôle. Un espace exigu qu’ils n’ont pas la possibilité d’agrandir.
« Nou finn deza fer demars pou amenn materio depi Maurice, me zot pa les nou. Nou ti pou kapav o mwin agrandi inpe lakaz », déclare Jean Claude. De l’île du Nord à celle du Sud, les problèmes ne sont guère différents. Les familles vivent la même réalité. Toutes ont le sentiment d’avoir été abandonnées, d’être des oubliés de la République…
Les gigantesques et coûteuses infrastructures ont changé la face de l’archipel. D’ailleurs, on ne peut s’empêcher de se poser des questions face à l’immensité des installations. « Nou kontan finn gagn proze, me eski nou mem pou benefisie sa. Nou pe atann pou kone kouma sa pou pase. Mo enn zenn. Mo anvi travay Airport ou dan Port. Eski pou gagne kan mo fini lekol ? », s’inquiète Ezeckiel, étudiant du School Certificate au Medco Secondary School.
« Kot avion militer la ete ? Mo anvi fer enn selfie », ironise Salim Abbas Mamode, le député du MSM. Une boutade lancée aux députés de l’opposition Ehsan Joomun et Aadil Ameer Meeah qui ont été très critiques sur la présence indienne.
« ‘Nou finn vini 2 zour. Nou finn konstat bann infrastriktir kinn fer’. C’est impressionnant. ‘Se vre nou pa finn trouv militer, me nou anvi kone aster ki pou arive. Bizin ki Agaléens o ker tou devlopman lor zot zil », répondent en chœur les deux élus de l’opposition.
Il faut dépoussiérer l’Agalega Island Council Act et l’Outer Islands Development Corporation Act. Ces législations ne répondent plus aux aspirations des habitants aujourd’hui, affirme Aadil Ameer Meeah du MMM. « Agalega pou ena enn plas inportan dan program elektoral lalians lopozision », ajoute Ehsan Joomun.
Peu de loisirs
Hormis le foot, la musique et la pêche, les jeunes n’ont pas beaucoup d’activités. Un match de foot a eu lieu vendredi, lors de la visite du Premier ministre. Il opposait l’équipe de l’île du Nord à celle du Sud, qui, à défaut d’une équipe complète, ont pu bénéficier du soutien des joueurs de la police. Dans le cadre de la fête de l’indépendance, une série d’activités sportives et culturelles est prévue sur l’île du Sud.
Sœur Dorothée : « Un projet qui bénéficiera aux habitants »
Au cœur du Village 25 se niche la petite chapelle Sacré-Cœur. Sœur Dorothée, qui est responsable de la paroisse, est très connue des habitants. Elle s’enthousiasme devant les projets qui ont été réalisés, soulignant « que la communauté doit en sortir gagnante ». Elle considère que l’île connaît désormais un rayonnement dans la région et que tout cela sera bénéfique pour les habitants.
Jean Luc Emile d'agaléga
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