À une époque où la désinformation et les fausses nouvelles abondent, la nécessité absolue de vérifier les faits n’a jamais été aussi prononcée. Grâce à l'internet, il est incroyablement facile pour les fausses informations de se répandre comme une traînée de poudre, et les conséquences peuvent être considérables. Qu’il s'agisse d'influencer l’opinion publique et les résultats politiques, de nuire à la réputation ou d’inciter à la panique, les répercussions des ‘fake news’ sont considérables. Dans ce contexte, il est essentiel de mieux comprendre le processus du ‘Fact Checking’ dans le journalisme et son rôle dans la lutte contre l’épidémie de ‘fake news’. Durant deux jours, les 5 et 6 octobre 2023, à l’initiative de l’Africa Fact Summit, des acteurs dans le ‘fact checking’ en Afrique et des universitaires de l’Université de Maurice ont débattu sur la thématique de « Countering Disinformation : Ensuring an Open and Transparent Infoscape ».
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La vérification des faits ne consiste pas seulement à valider les faits. Il s’agit également d’examiner le contexte dans lequel les faits sont présentés. Il s’agit notamment de vérifier la crédibilité des sources, la chronologie et la localisation des événements, ainsi que les motivations qui sous-tendent le contenu. Il s’agit d’un processus rigoureux qui va au-delà de la simple vérification de l’orthographe ou de la correction des erreurs grammaticales. Il s’agit de préserver l'intégrité de l’information et d’en garantir l’authenticité. Pour résumer, un journaliste est bombardé de faits et de prétendus faits. Quelle que soit la source, qu’il s’agisse d’un contact précédemment fiable, d’un ami de confiance ou d’une figure d’autorité, la même rigueur doit être appliquée à la vérification des faits. Mais quels sont les mécanismes/personnes qui permettent de vérifier le bien-fondé d’une information et comment s’assurer de leur crédibilité, qui sont celles/ceux au sein même d’un journal qui sont chargé(e)s de valider l’information ou de l’annuler ?
Législations
Durant leurs interventions respectives, jeudi 5 octobre 2023, Roukaya Kasenally, Associate Professor, Media & Politics, et Christina Chan-Meetoo, Senior Lecturer en Média et Communication à l’Université de Maurice, ont l’une après l’autre énuméré les organismes chargés d’identifier la fausse information et sa circulation à Maurice de même des législations qui les criminalisent. Christina Chan-Meetoo ne souhaite cependant pas que l’ICTA, l’instance régulatrice, ait également le pouvoir d’enquêter sur des présumés délits.
« Dans un pays véritablement trilingue comme l’île Maurice, fait observer Roukaya Kasenally, il y a une véritable problématique concernant le sens des mots en kreol mauricien lorsqu’il en vient à la question de criminaliser la désinformation. Par ailleurs, la nature insulaire de notre pays tend à amplifier la désinformation. Les lois paraissent séduisantes mais c’est leur mise en pratique qui pose problème. Il y a aussi la mise en cause de la police, souvent critiquée pour sa lenteur à agir. »
Engagements contre la désinformation
En conclusion de l’atelier de travail ‘Countering Disinformation : Ensuring an Open and Transparent Infoscape’, organisé le 22 mai 2023 par l’Université de Maurice et l’Ambassade australienne à Maurice, les signataires avaient fait les déclarations suivantes :
- Nous sommes conscient(e)s que la situation de la désinformation est en hausse constante et constitue, de ce fait, une menace pour nos systèmes d’information et de communication.
- Nous sommes déterminé(e)s à prendre les mesures nécessaires en tant que professionnel(le)s des médias pour s’assurer que le métier du journalisme est pratiqué selon les principes de vérité, de justesse et d’équilibre. Nous nous engageons à faire de notre mieux pour
- Vérifier et contre-vérifier toute information avant la publication ou la distribution.
- Utiliser des sources crédibles.
- Donner des informations contextuelles nécessaires afin de permettre à notre audience de comprendre des problématiques complexes.
- Corriger et rétracter toute erreur ou information incorrecte dans un délai raisonnable.
- Faire la distinction entre les opinions et les faits.
- Minimiser le sensationnalisme et prioriser la véracité (surtout dans les débats houleux et controversés).
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