L’enquêteur principal dans l’enquête sur l’achat de la clinique MedPoint par l’État soutient qu’il était question d’évaluer uniquement les équipements médicaux. Or, la valeur du bâtiment et du terrain a aussi été revue à la hausse.
Le procès intenté par l’Independent Commission against Corruption (Icac) au directeur du bureau d’évaluation, Yodhun Bissessur, et à son subordonné, le Lead Government Valuer Anerood Jeebodhun, a repris, le jeudi 9 juin, en cour intermédiaire.
Ils sont accusés d’abus dans l’exercice de leurs fonctions en marge de la seconde évaluation de la clinique MedPoint, afin que le prix de cette propriété passe de Rs 75 millions à Rs 125 millions. Les deux hommes plaident non coupables. Ils se sont présentés devant les magistrates Wendy Rangan et Ida Dookhy-Rambarrun.
L’audience a été consacrée uniquement au témoignage de l’enquêteur principal, Raju Naiken, Senior Investigator de l’Icac. Le témoin a été contre-interrogé par Mes Ajay Daby et Antoine Domingue, Senior Counsel, les avocats des prévenus. L’affaire a été ajournée au 15 juin. Jeudi, l’enquêteur a affirmé qu’il n’y avait pas lieu pour le bureau d’évaluation de procéder à une seconde évaluation de la clinique en marge de son rachat par l’État au coût de Rs 144,7 millions pour en faire un hôpital gériatrique.
L’enquêteur a soutenu que le premier rapport d’évaluation de la clinique MedPoint, en date du 27 août 2010, avait estimé la valeur de la clinique et du terrain de MedPoint à Rs 75 millions. Ledit rapport, portant la signature de Roshnee Bissessur, numéro 3 du bureau d’évaluation, avait été avalisé par Yodhun Bissessur.
Répondant à Me Ajay Daby, Raju Naiken a catégoriquement affirmé que la seconde évaluation ne visait pas à évaluer le bâtiment, le terrain et même les équipements médicaux comme un ensemble d’un complexe médical. Le témoin s’est appuyé sur une lettre émanant de Jairaj Hauroo, président du Bid Evaluation Committee, demandant l’évaluation des équipements médicaux uniquement.
Par ailleurs, l’homme de loi a demandé au témoin si l’Icac n’avait pas abusé de ses pouvoirs en enquêtant sur les comptes bancaires de Yodhun Bissessur et de ses proches. Cela « en l’absence de toute allégation à l’effet que le prévenu aurait empoché des pots-de-vin dans l’affaire ».
L’enquêteur a répondu qu’il doit consulter le dossier pour voir si effectivement cela a été fait. Il a également ajouté que les limiers ont saisi, au bureau de Yodhun Bissessur, des ordinateurs qui ont été analysés par la police. Rien d’incriminant toutefois n’a été trouvé, selon lui.
Changement de gouvernement
Dans sa déposition à l’Icac, Yodhun Bissessur avait justifié la seconde évaluation. Il est accusé d’avoir utilisé sa position pour faire gonfler le prix de la clinique. Le délit remonte au mois de septembre 2010. Il est aussi accusé d’avoir ordonné à ses subordonnés de mener une évaluation privée des équipements médicaux de MedPoint durant les heures officielles de travail, en vue d’obtenir seul le paiement des honoraires. Initialement suspendu de ses fonctions, Yodhun Bissessur a retrouvé son poste après le changement de gouvernement en 2014. Quant à Anerood Jeebodhun, Lead Government Valuer, il est accusé d’avoir gonflé la valeur initiale de la clinique.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !