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Affaire BAI: nTan évoque des «diverted funds» de Rs 930 millions à un «ultimate beneficiary»

« As at 2015, close to 1 billion appears to have been diverted by various companies ». C’est ainsi que débute le chapitre entièrement consacré à Dawood Rawat dans le deuxième volet du « draft interim report » de nTan remis à la Banque de Maurice. Cette somme, indique les experts singapouriens, a été versée entre 2008 et 2015 au Chairman Emeritus de British American Investment (BAI) par le pôle assurance du groupe, Bramer Property Fund (BPF) ainsi que Bramer Bank. Nous n’avons pu confirmer s’il s’agit de « management fees », de commissions, d’investissements d’ordre professionnel ou de versements d’autre nature dans chaque cas. Recruté aux lendemains de la chute de BAI l’année dernière, nTan a eu pour mandat de passer au peigne-fin les transactions bancaires entre les différentes filiales du groupe afin de déterminer l’identité de « l’ultime bénéficiaire ». Les Rs 930 millions comptabilisées portent essentiellement sur l’argent « traçable », dont Rs 577 millions représentant les « advances » déboursées par BAI, lesquelles n’ont « no meaningful description of their purpose », indique le rapport. Les experts singapouriens révèlent ainsi que le Chairman Emeritus avait un compte courant au sein de BAI, aussi baptisé « Chairman’s Current Account ». Près de Rs 387 millions y ont été versées entre 2008 et 2014. L’argent a servi, entre autres, à des acquisitions immobilières pour un montant de Rs 16,9 millions et à l’achat de véhicules pour Rs 5,3 millions. Sans compter Rs 3 millions pour un bateau et Rs 800 000 pour des meubles. Le Chairman Emeritus a également obtenu des « net advances » de Rs 280 millions de BAI entre 2010 et 2014 en tant que directeur de Seaton. Celle-ci est la société qui est propriétaire de ce groupe et appartient à hauteur de 85,5% à KLAD, société installée aux Bahamas également sous contrôle du Chairman Emeritus. Seaton, note nTan, est une « investment holding company » de BAI, mais, dans les faits, « elle n’a jamais été dans l’opérationnel ».« As such, all advances or payments applied for the benefit of Seaton were likely to have been for the (ultimate) benefit of Mr Dawood Rawat, his family members and associates », fait-il ressortir. Ajouté aux « advances » déboursées en faveur de Seaton, BAI a versé Rs 98 millions à BA Holding en termes de « technical fees ». L’argent était viré sur un compte ayant le même code que celui du « Chairman Current’s Account » au sein de BAI. BA Insurance, note aussi nTan, a accordé un prêt de Rs 55 millions à Dawood Rawat. Pour arriver au total de Rs 930 millions, il faut additionner l’argent viré par Bramer Bank au Chairman Emeritus. Un « overdraft » de Rs 62 millions lui a été accordé entre 2008 et 2015. Durant la même période, un « loan » de Rs 48 millions lui a été consenti. nTan s’est également intéressé à Logandale. Il indique que cette firme a été un « conduit » pour permettre à BA Insurance de verser Rs 50 millions au Chaiman Emeritus. Cette transaction a été conclue le 14 novembre 2014, le groupe souscrivant aux « debentures » émises par Logandale. Les experts singapouriens ajoutent que Rs 81 millions ont été « diverted » vers Logandale entre 2007 et 2008. Soit Rs 38 millions à travers le pôle assurance, Rs 35 millions via BAI et Rs 8 millions grâce à Yukondale. L’argent a servi à acheter des actions de Global Capital PLC, une société incorporée à Malte, faisant partie du groupe BAI.

Shakeel Mohamed, avocat de Dawood Rawat: « Où est-il écrit qu’il y a eu fraude ou chaîne de Ponzi ? »

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/div> « Dawood Rawat acceptera de commenter ce rapport s’il l’a entre les mains. Les termes utilisés sont très importants. Est-ce que celui de chaîne de Ponzi a été mentionné ? Ou fraude ? Je me souviens que le Premier ministre avait parlé de 25 milliards de roupies. Ses ministres sont descendus à 4 à 6 milliards de roupies. Aux dernières nouvelles, il était question de moins d’un milliard de roupies. Comment les rédacteurs du rapport peuvent-ils être pris au sérieux s’ils n’ont même pas réclamé d’explications à qui de droit ? Ce qui est intéressant, c’est que nTan ne va et ne peut utiliser le qualificatif chaîne de Ponzi ou fraude quand il n’y a rien de tel. Posez-vous la question, pourquoi le montant de 25 milliards de roupies a été ramené à moins d’un milliard de roupies ? J’aimerais aussi savoir quand on pourra lire le rapport nTan sur l’affaire MCB/NPF. À l’époque, les mêmes personnes qu’aujourd’hui étaient à la tête du gouvernement et de la Banque de Maurice ».

« Vérifications »

La Banque de Maurice précise, dans un communiqué vendredi, que ce « draft interim report » fait l’objet de « vérifications approfondies » par l’équipe d’enquêteurs de nTan Corporate Advisory Pte (Ltd). La Banque centrale a demandé à nTan de produire un rapport qui sera rendu public. Il n’a jamais été question, précise la BoM, que nTan, lui a déjà soumis son rapport.
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