Accusés d’avoir lynché un présumé pédophile : deux témoins disculpent les trois accusés

Trois individus sont accusés d’avoir lynché Vishal Doorgah avant de le livrer à la police. Ils répondent devant la Cour intermédiaire d’une accusation de coups et blessures ayant entrainé mort d’homme. Deux témoins ont affirmé qu’ils n’ont vu aucun des accusés tabasser le défunt. Le procès se poursuit le 17 novembre.

Hyder Ratan, Vellen Chellan et Anil Taurah, des habitants de la région de Gokhoola, répondaient devant la justice d’une accusation de « wounds and blows causing death without intention to kill ». Ils plaidaient non coupables.

La poursuite soutient qu’ils ont lynché Doorvanandsing Doorgah dit Vishal Doorgah, le 9 mars 2013, avant de le livrer à la police.

Lors du procès, deux témoins ont été appelés à la barre. Ces derniers, deux frères, avaient également été arrêtés à la suite du décès de Vishal Doorgah. Ils étaient accusés d’avoir participé à son lynchage. Les deux témoins ont disculpé les trois accusés, en affirmant qu’ils n’ont vu aucun d’eux tabasser le présumé pédophile. Les deux frères ont déclaré que le jour de la capture de Vishal Doorgah, ce dernier marchait correctement et qu’ils n’avaient remarqué rien d’anormal. L’un des deux frères, confronté à un extrait de sa déposition à la police, a déclaré qu’il avait impliqué les trois accusés dans cette affaire sous contrainte. La police, selon lui, l’a forcé à dénoncer les trois prévenus. Il affirme avoir été
« brutalisé » par la police.

Trente-et-une blessures

Le numéro un du département médicolégal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, lors de sa déposition dans ce procès, a affirmé que trente-et-une blessures avaient été relevées sur le cadavre de Vishal Doorgah. Il avait plusieurs côtes fracturées et des blessures de la tête aux pieds, selon le médecin. Il a également souligné que le défunt était alcoolique. Cela aurait contribué à son décès. L’examen post mortem indique que Vishal Doorgah est décédé à la suite d’une défaillance rénale. Ses reins ne fonctionnaient plus, depuis son admission à l’hôpital, souligne le Dr Gungadin.

Le 9 mars 2013, une petite fille de 8 ans est kidnappée par Vishal Doorgah, alors que la région de Gokhoola connaît une animation exceptionnelle avec le pèlerinage du Maha Shivaratri. Il aurait constaté que la fillette était seule à sa sortie de l’école, l’aurait abordé et l’aurait invité à l’accompagner pour qu’elle rejoigne son père. L’écolière aurait accepté de le suivre et il n’aurait pas pris la bonne direction. Très vite, il aurait pris un chemin menant aux champs de canne.

Au beau milieu des champs, il aurait enlevé les vêtements de l’enfant et se serait dénudé également. Entre-temps, dans le village, la nouvelle de l’enlèvement de la fillette se répand. Des habitants apportent leur soutien aux unités de la police lancées aux trousses du ravisseur. Alors que celui-ci aurait été sur le point d’agresser sexuellement la fille, il aurait entendu le grondement d’un hélicoptère qui survolait les environs. Il aurait paniqué. Sans perdre de temps, il aurait habillé la fillette. Mais il aurait attendu avant de l’accompagner à son domicile. Il a été rattrapé peu après alors qu’il se cachait. Après son interrogatoire par la police, il a été admis à l’hôpital après s’être plaint de fractures aux côtes.